Dan ( brèves )

Vraiment, parfois, les discours d'alcooliques intellos blasés qui viennent déverser leur bile au comptoir, c'est pas évident...ce jour là, ce gars, qui râle sur son vin rouge et qui commence à me parler de Nietzsch...ça me fait vraiment chier, et donc, je commence à le dessiner sans complexe, juste sous son nez, chose qu'il ne remarque pas du  tout. Et puis,( mais pourquoi j'ai fait ça, je ne le fais jamais en plus ! ) je lui montre...il a été surpris d'abord, il a rien dit, puis il s'est tu, et puis là, il a commencé à me dire que c'était très, mais alors très mauvais, et qu'il trouvait même ça à chier, et que si je comptais faire quelque chose avec le dessin, il fallait même pas y penser, que j'étais nulle et que j'avais rien compris. J'essaie de lui dire que ce bout de papier ne valait probablement pas un si long discours ( bon ou mauvais ), mais non, il s'acharne, il faut que je sache une chose, je suis une merde, mais alors une merde finie, et d'ailleurs il se demande ce qui l'empêche de foutre ce papier ( pour ne pas dire croquis ) aux chiottes. Il a du mal à arrêter et moi je dois lui répéter plusieurs fois, " Bon, Dan, ça suffit maintenant, je m'en fous de ce que tu penses, tu vas me prendre la tête sur un pauvre croquis...fous moi la paix s'il te plaît, oublies..."...."Bon, mais Dan, c'est pas ce que tu me dis qui va me décourager bordel, arrête, c'est inutile" ( y'aurait pas eu un pelé pour me réclamer un verre histoire que je travaille un peu, non...). Et puis il commence à réclamer pour voir d'autres choses. "Bon, je recommence, jamais j'aurais dû te mettre sous le nez ce putain de croquis, on s'en fout, et si  tu crois que  je vais devoir me justifier auprès de toi en te montrant ce que je fais, tu te fourres le doigt dans l'oeil, j'ai rien à te prouver, ça va ? Bon et après je le laisse parler tout seul, et puis au bout de 3/4 d'heures, quand il a commencé à me dire que bon, à la rigueur il serait prêt à me donner des cours de dessin, peut être y'aurait un truc à faire, j'ai juste rit. ( j'en rit encore là quand j'écris ...)
Mais, en fin de compte, quand même...j'ai bien mis un mois avant de reprendre un crayon derrière le comptoir.